~Regarder! Filles De Joie 2020 Film Streaming Complet en Français VF FILLES DE JOIE 22 juin 2020 / 1h 31min / Drame De FrĂ©dĂ©ric Fonteyne, Anne Paulicevich Avec Sara Forestier, NoĂ©mie Lvovsky, Annabelle Lengronne NationalitĂ©s Belge, Français SYNOPSIS ET DĂTAILS Avertissement Certaines scĂšnes, certains propos et le climat anxiogĂšne peuvent ĂȘtre de nature Ă heurter la sensibilitĂ© des jeunes spectateurs. Axelle, Dominique et Conso partagent un secret. Elles mĂšnent une double vie. Elles se retrouvent tous les matins sur le parking de la citĂ© pour prendre la route et aller travailler de l'autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre. LĂ , elles deviennent AthĂ©na, CircĂ© et HĂ©ra dans une maison close. Filles de joie, hĂ©roĂŻnes du quotidien, chacune se bat pour sa famille, pour garder sa dignitĂ©. Mais quand la vie de l'une est en danger, elles s'unissent pour faire face Ă l'adversitĂ©. "filles de joie film critique,filles de joie film complet,filles de joie film 2020,filles de joie film bande annonce,filles de joie film vod,filles de joie film wiki,filles de joie film complet en francais,filles de joie film imdb,avis film filles de joie,fille de joie film,les filles de joie film,film les filles de joie,film filles de joie,fille de joie film complet streaming,critique du film filles de joie,filles de joie,filles de joie serie,filles de joie le film,les filles de joie film streaming" 5 CRITIQUES SPECTATEURS FĂȘtons le cinĂ©ma Filles de Joie offre un prolongement au film Bande de Filles, son versant adulte en quelque sorte, faisant alors de la citĂ© une terre sans avenir aucun, un lieu dâemblĂ©e marginalisĂ© au sein de la gĂ©ographie urbaine, caractĂ©risĂ© par son architecture en tours, un espace dans lequel les familles tentent de vivre en luttant contre la misĂšre et la violence intestine qui les menacent. MĂȘme ancrage social, mĂȘme destin croisĂ© de plusieurs femmes ici adolescente, jeune mĂšre de trois enfants en rupture avec son conjoint et mĂšre cinquantenaire ; trois Ăąges de la vie contraints de se tourner vers le plus vieux mĂ©tier du monde pour subvenir Ă leurs besoins et Ă ceux de leur famille respective. NĂ©anmoins, le film a lâintelligence de lâantiphrase que porte son titre il reprĂ©sente des personnages qui simulent la joie â essentiellement la jouissance â tout en Ă©tant conscients de leur impossible fuite. Les filles de joie » sont des actrices perruques, dĂ©guisements Ă©rotiques, accessoires, tout cela contribue Ă dissocier le travail de la vie privĂ©e, distinction quâapprend Ă ses dĂ©pens Conso, interprĂ©tĂ©e avec puissance par Annabelle Lengronne ; elles sont des spĂ©cialistes du dĂ©sir masculin, capables dâanticiper les comportements, de rĂ©pondre aux besoins, de satisfaire la demande. Aussi le trajet en voiture vers lâĂ©tranger â la Belgique, pays oĂč la prostitution est encadrĂ©e par la loi â est-il ambivalent Ă la fois aveu dâun Ă©chec, celui de ne pouvoir sâĂ©lever socialement, et conquĂȘte dâun semblant de libertĂ©, puisquâil traduit le passage dâune prison subie la tour dâimmeuble Ă une prison choisie, une prison de luxe dans laquelle â seul avantage vĂ©ritable, si tant est que lâon puisse parler dâavantage â elles deviennent maĂźtres Ă bord, elles gouvernent leurs clients. Le long mĂ©trage se plaĂźt Ă dĂ©construire les mythes virils quâĂ©rige lâhomme pour assurer sa suprĂ©matie les vingt centimĂštres rĂ©glementaires, lâorgasme fĂ©minin comme preuve de leur vaillance au combat... Il accorde une place importante aux Ă©changes verbaux entre les filles de joie », au partage de leur expĂ©rience et de leurs anecdotes. Ces femmes disposent dâun pouvoir essentiel, un pouvoir de dĂ©sacralisation du masculin et de reconquĂȘte de leur libertĂ© sexuelle. Elles travaillent lâillusion, adoptent des postures. Mais sont paradoxalement les seules Ă savoir distinguer lâartefact de la rĂ©alitĂ©, sĂ©parer la fiction et sa concrĂ©tisation dans la douleur Ă lâopposĂ© dâun personnage comme Yann. En parallĂšle Ă cette immersion dans un milieu socio-professionnel, le long mĂ©trage de FrĂ©dĂ©ric Fonteyne et Anne Paulicevich est Ă©galement un grand film sur lâamitiĂ© qui rĂ©siste contre vents et marĂ©es, sâaffirme tel un cocon protecteur constamment sur le point dâexploser â lâarme Ă feu, la drogue, lâaccident â mais toujours lĂ . MalgrĂ© ses lourdeurs initiales qui laissaient prĂ©sager un drame social dĂ©jĂ vu et revu, Filles de Joie est une Ćuvre surprenante qui a le mĂ©rite de convertir la puissance de ses femmes en force de mise en scĂšne rĂ©alisation Ă mi-chemin entre le documentaire et la poĂ©sie, nâayant pas peur des ralentis lĂ©gers, montage qui pense les ellipses, les retours en arriĂšre comme lâassemblage des piĂšces dâun puzzle identitaire, nappes musicales envoĂ»tantes et mĂ©lancoliques, trio dâactrices remarquables, dont il faut, pour finir, rappeler les noms Sara Forestier, NoĂ©mie Lvovsky et Annabelle Lengronne. CinĂ©philes 44 Dans âFilles de joieâ, Sara Forestier, NoĂ©mie Lvovsky et Annabelle Lengronne mĂšnent une double vie. Ces femmes du nord de la France se retrouvent chaque jour sur un parking pour traverser la frontiĂšre de Belgique et exercer leur profession de prostituĂ©es en maison close. Le titre du film est plein de sens car si en apparence, elles semblent heureuses et quâil sâagit de lâexpression donnĂ©e aux travailleuses du sexe, le personnage de Sara Forestier Ă©lĂšve son enfant dans un HLM en tentant de fuir les violences de son ex mari, celui dâAnnabelle Lengronne vit dans le mĂȘme immeuble et doit se battre contre ses dĂ©mons intĂ©rieurs, tandis que celui de NoĂ©mie Lvovsky fait tout pour subvenir aux besoins de sa famille sans quâils ne sâen rendent compte. FrĂ©dĂ©ric Fonteyne et Anne Paulicevich se servent de lâhumour pour aborder le combat douloureux de ces femmes dĂ©sarmĂ©es de par leur condition sociale. Les co-rĂ©alisateurs ont Ă©galement souhaitĂ© leur redonner leur dignitĂ© en leur offrant la possibilitĂ© de se venger comme nombre de scĂšnes violentes le dĂ©montreront. âFilles de joieâ est long-mĂ©trage qui soulĂšve des questions sociales tout en assumant une certaine exagĂ©ration pour se rendre divertissant. D'autres critiques sur notre page Facebook CinĂ©philes 44 et notre site AM11 Pour leur premier film rĂ©alisĂ© ensemble, FrĂ©dĂ©ric Fonteyne et Anne Paulicevich racontent la vie secrĂšte de trois femmes, mĂšres au foyer du soir au matin, et filles de joie» durant la journĂ©e. AprĂšs avoir lu un article Ă ce sujet, Anne Paulicevich a eu l'idĂ©e de cette histoire et est allĂ©e directement au plus prĂšs de ces filles en les cĂŽtoyant de nombreux jours sur leur lieu de travail. Les deux rĂ©alisateurs font une description de ce milieu et dressent surtout un beau portrait de ces femmes. Dans une interview, Anne Paulicevich a fait le parallĂšle avec des actrices qui une fois sur le plateau jouent un rĂŽle. C'est la mĂȘme chose avec ces femmes qui patientent et qui une fois dans la chambre avec le client jouent un rĂŽle en incarnant leur fantasme. Un point assez juste, car une grande partie du film se dĂ©roule dans cette salle d'attente» oĂč les femmes redeviennent elles-mĂȘmes. On suit plus particuliĂšrement Axelle, Dominique et Conso, et l'histoire est racontĂ©e Ă travers le point de vue de chacune d'elle. On dĂ©couvre donc une facette de l'histoire avant d'en voir une autre sous un autre angle lorsque c'est une autre femme qui est au centre du rĂ©cit. Des femmes fortes qui se battent au quotidien et pour lesquelles on finit par avoir beaucoup d'affection. Les trois actrices sont superbes, mais Sara Forestier et NoĂ©mie Lvovsky sont vraiment au-dessus du lot. Cette derniĂšre est mĂȘme excellente dans la partie qui lui est rĂ©servĂ©e. Sans rien apporter de nouveau au genre et sans ĂȘtre particuliĂšrement original, "Filles de joie" est un bon petit film portĂ© par de formidables actrices. Liam Debruel Quand on parle de prostitution, les regards sont souvent remplis de jugement pour les personnes qui se doivent dâofficier dans le milieu pour exister. Heureusement pour nous, ce nâest jamais le cas de FrĂ©dĂ©ric Fonteyne et Anne Paulicevich, qui cherchent surtout Ă mettre en avant leur trio de femmes devant faire face Ă leur quotidien marquĂ©, que ce soit par la peur ou la dĂ©ception. On sent une implication empathique pour celles-ci et une envie dâĂ©viter de les catĂ©goriser dans leur mĂ©tier comme peuvent le faire certains, bien aidĂ©es par la prestation dâun casting principal impeccable. Jamais le film ne tombe dans le racolage gratuit et prĂ©fĂšre ausculter ces existences, travaillant dans ce domaine pour des raisons diffĂ©rentes mais avec le mĂȘme espoir de pouvoir sâĂ©manciper et vivre en dehors des regards accusateurs. Les drames qui rapprochent ces ĂȘtres, ces moments de partage ou de dĂ©tresse accentuent la portĂ©e dâun long-mĂ©trage qui prĂ©fĂšre capter au mieux lâintimitĂ© de ses personnages que plonger dans le gratuit Ă diffĂ©rents niveaux. La mise en scĂšne va dans ce sens et permet au mieux dâapprĂ©hender ces trois vies liĂ©es par le mĂȘme mĂ©tier, le mĂȘme chemin quotidien mais surtout une amitiĂ© qui permet de rĂ©agir face Ă la violence des autres. Filles de joie se dĂ©voile comme un film rĂ©ussi dans sa volontĂ© de suivre ses hĂ©roĂŻnes dans leur quotidien avec une certaine volontĂ© de dĂ©peindre des femmes du quotidien trouvant en leur union une force face aux Ă©preuves. Ă lâimage de ses interprĂštes, câest dâune mesure remarquable et Ă©loquente. Ufuk K " Filles de joie" est un drame social qui fut en dessous de mes espĂ©rances. En effet le thĂšme du film " la prostitution" m'a vraiment intĂ©ressĂ©, nous suivons le quotidien Ăąpre de trois femmes obligĂ©es de se prostituer en Belgique pour subvenir Ă leur besoin et faire face Ă un quotidien morose. En dĂ©pit de la belle performance Annabelle Lengronne vĂ©ritable rĂ©vĂ©lation du film, j'ai trouvĂ© que Sara Forestier et NoĂ©mie Lvovsky surjouait, de plus le scĂ©nario comporte de nombreux trous airs qui finit par lasser le spectateur. DĂ©cevant.
DemÚres en filles (A Will of Their Own) est un téléfilm américain avec Lea Thompson (Amanda Steward) - Thomas Gibson (James Maclaren) - Sonia Braga (Jessica
Le 21/08/2009 Ă 0854 Par Si nous nous rĂ©jouissions il y a quelque mois de dĂ©couvrir en salles et non en DVD l'ambitieux Les Seigneurs de la Guerre de Peter Chan, qui rĂ©unit en tĂȘte d'affiche Jet Li, Andy Lau et Takeshi Kaneshiro, nous n'avons malheureusement eu droit qu'Ă une version tronquĂ©e destinĂ©e au marchĂ© occidental. Un flĂ©au qui touche malheureusement la plupart des films asiatiques distribuĂ©s en salles, qu'ils passent par les Etats-Unis comme ce fut le cas des Seigneurs de la Guerre remontĂ© par un certain Chris Blunden et des Trois Royaumes John Woo, ou qu'ils arrivent directement en France le cas Ong Bak 2 en a fait enrager plus d'un, pour ne citer que des exemples rĂ©cents. Certes, Les Seigneurs de la Guerre n'Ă©tait pas le plus mal loti de tous puisque le rĂ©sultat dĂ©couvert en janvier dernier reste hautement recommandable. Il n'en demeure pas moins que l'ablation de 15 minutes de bobine suffisait Ă amoindrir considĂ©rablement l'impact, la puissance et l'intelligence de l'Ćuvre. MAJ TF1 VidĂ©o a eu la bonne idĂ©e d'inclure les deux montages sur l'Ă©dition française, une initiative rare. A dĂ©faut d'avoir pu apprĂ©cier Ă sa juste valeur le film en salle, vous pourrez au moins vous rattraper en donner un aperçu des diffĂ©rences entre les deux montages, nous nous attarderons sur la scĂšne de bataille dantesque qui intervient au bout d'une demi-heure de mĂ©trage. Dans la version internationale, cette scĂšne dĂ©bute Ă 32mns30 et s'achĂšve Ă 42mns34. Dans la version hongkongaise, elle dĂ©bute Ă 32mns50 pour finir Ă 44mns52. Deux minutes de diffĂ©rence, rien que cela ! Les temps citĂ©s ci-aprĂšs sont issus du montage chinois. Nous nommerons version "française" la version internationale sortie en salles dans nos contrĂ©es afin de simplifier la comprĂ©hension Ă la lecture. 32mns50 dĂ©but de la sĂ©quence - 35mns30 Tandis les regards de Pang Jet Li et de son adversaire se croisent, Er-hu Andy Lau attend impatiemment le messager envoyĂ© par le camp ennemi, sous les regards tendus des deux armĂ©es et de Wu-Yang Takeshi Kaneshiro. Jusqu'ici, aucun changement n'est Ă dĂ©plorer. Lorsque Er-Hu coupe la tĂȘte du messager, les cris de guerre retentissent du cĂŽtĂ© de l'armĂ©e de Pang, dont la premiĂšre unitĂ© pĂ©destre se lance Ă l'attaque, menĂ©e par Wu-Yang. Le gĂ©nĂ©ral ennemi dĂ©pĂȘche alors ses tireurs pour les abattre. S'ensuit une succession de plans alternant les travellings suivant la course des soldats de Pang et les plans fixes sur les tireurs. Le gĂ©nĂ©ral ennemi est filmĂ© en gros plans tandis que le cadre est ouvert sur la gauche afin de marquer sa toute puissance contrairement aux cinĂ©mas occidentaux, les cinĂ©mas asiatiques privilĂ©gient les cadres ouverts sur la gauche pour signifier la domination, une diffĂ©rence qui provient certainement de la diffĂ©rence de sens de l'Ă©criture. Ce passage ne comporte aucune musique dans la version chinoise, ce qui a pour effet de faire ressortir de maniĂšre percutante les coups de feu mais aussi le grondement provoquĂ© par la course des archers, qui se rapprochent inexorablement du but. L'alternance entre les sons des armes qui se rechargent et les hurlements des archers menĂ©s par Wu-Yang augmente la tension prĂ©cĂ©dant l'affrontement physique. Autant d'effets qui disparaissent partiellement dans la version française puisqu'une musique insipide a Ă©tĂ© ajoutĂ©e. Juste avant l'altercation qui oppose Er-Hu et Pang, dĂ©jĂ en dĂ©saccord sur la maniĂšre de diriger les soldats l'opposition entre la culture du banditisme de l'un et la culture militaire de l'autre se fait dĂ©jĂ ressentir, quelques plans sur les archers menĂ©s par Wu-Yang ont Ă©tĂ© supprimĂ©s l'un d'entre eux montre un jeune soldat tomber Ă terre puis se relever, rĂ©alisant qu'il lui manque quelques doigts Ă la main gauche. DĂ©jĂ , la version française affiche une volontĂ© d'Ă©dulcorer la violence. Et ce n'est que le dĂ©but. 35mns31 - 36mns30 Dans la version chinoise, juste avant l'altercation entre Er-Hu et Pang, un fond musical discret et triste souligne la perte de certains archers, d'oĂč la rĂ©action d'Er-Hu qui ne supporte pas de voir ses hommes tomber Ă terre. Juste aprĂšs dĂ©bute la composition musicale qui va rythmer toute la bataille telle une symphonie. Lorsque Pang abat sa seconde carte Wu-Yang donne l'ordre de tirer, les violons accompagnent la course des archers, toujours en mouvement comme si rien ne pouvait les arrĂȘter, tandis que les tireurs ennemis restent statiques leur plus grande difficultĂ© Ă se mouvoir constitue leur point faible. La musique de la version française est bien diffĂ©rente sans saveur, elle tente pitoyablement de se faire Ă©pique. Les violons citĂ©s plus haut sont absents, de mĂȘme que la respiration marquĂ©e par la mĂ©lodie lorsque la camĂ©ra suit la nuĂ©e de flĂšches. La dynamique entre le son et l'image perd ainsi considĂ©rablement de sa force. A noter juste avant la rencontre physique entre les deux armĂ©es la suppression d'un plan camĂ©ra Ă l'Ă©paule participant, Ă l'instar de plusieurs travellings avant, Ă dĂ©terminer le point de vue le cadreur filme de maniĂšre subjective comme s'il Ă©tait l'un des soldats de Pang 35mns05. 36mns35 - 37mns08 Une coupe trĂšs significative toujours sur le champ de bataille, un jeune soldat de l'armĂ©e de Pang parvient Ă transpercer de son sabre un soldat ennemi et Ă lui voler son fusil. Fier de son coup, il Ă©change un regard avec Wu-Yang sans voir qu'un autre soldat le braque par derriĂšre. Wu-Yang rĂ©agit vite et lance son couteau dans la tĂȘte de ce dernier. ChoquĂ©, le garçon le regarde l'air ahuri, avant d'ĂȘtre abattu par une balle qui lui traverse la tĂȘte au niveau des joues, tirĂ©e par un soldat situĂ© hors champ soulignant le caractĂšre alĂ©atoire de ce qui se produit sur un champ de bataille. Non loin de lĂ , le petit frĂšre du soldat, tĂ©moin de la scĂšne, se prĂ©cipite vers lui et s'effondre en pleurant, tandis que Wu-Yang Ă©gorge rageusement l'assassin. Tout ce passage Ă la fois dramatique et cynique est absent de la version française, qui a soigneusement remontĂ© l'ensemble. Revenons en arriĂšre, au moment oĂč les deux armĂ©es s'entrechoquent les plans les plus "gore" ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s on dĂ©plore quelques coups de hache et de marteau en moins Ă l'instar de l'Ă©pisode avec les deux frĂšres. Pourtant, les deux plans voyant Wu-Yang Ă©gorger le meurtrier du garçon ont tout de mĂȘme Ă©tĂ© insĂ©rĂ©s entre deux images... Voir le dĂ©tail de la scĂšne en cliquant sur l'image 37mns08 - 37mns45 Le gĂ©nĂ©ral ennemi envoie sa cavalerie, suivi de prĂšs par Pang. DĂ©tail qui a son importance, Ă peine Pang a-t-il dit "PrĂ©parez-vous" qu'Er-Hu s'Ă©lance sans attendre la suite de l'ordre, d'oĂč l'air Ă©tonnĂ© de son supĂ©rieur. En français, la traduction est "Allons-y!". Cet Ă©change perd ainsi en partie son sens dĂ©jĂ Er-Hu ne cesse de contester la stratĂ©gie de Pang. La cavalerie menĂ©e par Er-Hu s'Ă©lance donc, avant d'aveugler les chevaux au moyen de tissus. Pas de changement majeur dans la version française, si ce n'est la musique. Dans la version originale, les violons reprennent leur course pour accompagner la cavalerie et faire une fois encore monter la tension prĂ©cĂ©dant le choc entre les deux armĂ©es. 37mns45 - 38mns20 Et le choc sera brutal ! Dans le montage chinois, le mouvement suivant se divise en deux temps PremiĂšre phase les deux cavaleries se rentrent dedans frontalement, entraĂźnant une suite brutale de chutes de chevaux au passage, on a peine Ă croire qu'aucun animal n'ait Ă©tĂ© blessĂ© pendant le tournage !. La musique s'arrĂȘte pendant quelques secondes stupĂ©fiantes pour souligner la violence inouĂŻe du choc. Seconde phase le gĂ©nĂ©ral ennemi passe Ă la vitesse supĂ©rieure en donnant le feu vert d'un signe de la main pour les tirs au canon. Ce n'est qu'ensuite qu'apparaissent Ă l'Ă©cran les soldats concernĂ©s par l'ordre comprendre par l'ordre des images que le gĂ©nĂ©ral domine encore la situation. S'ensuit alors un plan dĂ©voilant les canons alignĂ©s devant des soldats, suivi d'un gros plan sur les torches enflammant les brĂšches, le resserrement du cadre soulignant le danger imminent. Quelques images aprĂšs la premiĂšre salve de tirs, un trĂšs grand angle permet d'envisager la scĂšne dans son ensemble au passage, une trĂšs belle image. Le moment oĂč les soldats rĂ©arment est traduit par un gros plan sur les mains d'un soldat entrant une boule dans le canon. Ces deux phases ont Ă©tĂ© entiĂšrement remontĂ©es et mĂ©langĂ©es dans la version française. Non seulement certaines images manquent Ă l'appel certaines chutes de chevaux, notamment mais les canons sont introduits par le biais du gros plan sur les mains du soldat qui rĂ©arme, image censĂ©e reprĂ©senter la seconde salve de tirs. Ce n'est que plus tard que l'on dĂ©couvre les plans correspondant Ă la premiĂšre salve de tirs. Le signal donnĂ© par le gĂ©nĂ©ral a disparu et le passage s'achĂšve par le grand angle citĂ© plus haut. En somme, non seulement l'ordre des images a Ă©tĂ© perturbĂ© mais deux phases bien distinctes de la scĂšne, Ă savoir la rencontre des deux cavaleries et l'intervention des canons, ont Ă©tĂ© mĂ©langĂ©es. Enfin, les bruits des coups de canon qui tonitruaient dans la version chinoise ne ressortent pas de maniĂšre aussi puissante sur le montage français, la faute Ă une musique toujours aussi envahissante. 38mns20 - 40mns10 Pang attend une rĂ©action de la part de ses alliĂ©s qui refusent toujours d'entrer en jeu, tandis que sur le champ de bataille Er-Hu tombe de son cheval. Pang finit par s'Ă©lancer Ă son tour. Tombant de cheval en cours de route, il se relĂšve et continue Ă pied. Un superbe travelling latĂ©ral le voyant courir en direction de la camĂ©ra les objets situĂ©s entre Jet Li et cette derniĂšre apparaissent flous souligne sa volontĂ© indestructible d'atteindre son objectif 38mns17. ArrivĂ© au but, il rectifie gĂ©nĂ©reusement une bonne dizaine de soldats ennemis. Pas de changement majeur Ă dĂ©plorer dans ce passage, si ce n'est la musique. 40mns10 - 40mns34 Alors que Pang oriente le canon d'un ennemi, la dĂ©tonation fait valdinguer plusieurs canons, un Ă©vĂ©nement marquĂ© dans la version chinoise par un ralenti Ă l'image et par un silence de la musique, pour souligner l'explosion tonitruante. En version française, la musique continue son petit bonhomme de chemin comme si de rien n'Ă©tait. Mais le pire reste Ă venir. Dans la version chinoise, Pang ayant Ă©tĂ© projetĂ© au sol par le choc, un ennemi entreprend de lui tirer dessus Ă coup de canon. Mais un soldat de Pang rĂ©agit sans rĂ©flĂ©chir, il se jette sur le canon pour exploser en mille morceaux face Ă la camĂ©ra ! Il s'agit tout simplement de l'effet spĂ©cial le plus impressionnant du film. Et il nous a Ă©tĂ© enlevĂ© ! Une coupe impardonnable. Voir le dĂ©tail de la scĂšne en cliquant sur l'image 41mns44 - 44mns10 On assiste au combat de Pang contre des dizaines de soldats, jusqu'Ă ce qu'il soit transpercĂ© d'une lance. RĂ©unis par la blessure de Pang, les trois principaux protagonistes Pang, Wu-Yang et Er-Hu, se rejoignent enfin pour entrer Ă partir de cet instant dans une sorte de communion dans la bataille. On ne dĂ©note pas de changement majeur dans ce passage, si ce n'est la musique. A ce titre, lorsque les alliĂ©s de Pang entre en scĂšne 42mns49, la composition qui se fait entendre dans la version chinoise rappelle Ă©trangement celle de Gladiator l'hommage de Peter Chan Ă Ridley Scott ?, une similitude que l'on remarque aussi dans une autre scĂšne de bataille du film et qui se retrouve gommĂ©e dans le montage français puisque cette composition n'existe plus. 44mns10 - 44mns50 fin de la sĂ©quence Les derniers plans de la sĂ©quence sont coupĂ©s Wu-Yang vient tout juste de couper la tĂȘte du gĂ©nĂ©ral ennemi et la brandit fiĂšrement dans la mĂȘlĂ©e. La scĂšne s'arrĂȘte trĂšs tĂŽt dans la version française et se prolonge dans la version chinoise tandis que la furie diminue peu Ă peu, Pang et Er-Hu crient hystĂ©riquement victoire. A noter que seuls les trois protagonistes principaux sont filmĂ©s en gros plans, afin de souligner une fois encore leur communion dans cette folie guerriĂšre, qui reprĂ©sente l'apogĂ©e de leur amitiĂ©. Le jeu de Takeshi Kaneshiro est particuliĂšrement intense dans ces quarante derniĂšres secondes et il est extrĂȘmement regrettable qu'elles aient Ă©tĂ© coupĂ©es. Autres exemples de coupes Si les scĂšnes de bataille enregistrent une violence attĂ©nuĂ©e par rapport Ă la version originale, c'est plus gĂ©nĂ©ralement la maniĂšre dont l'expĂ©rience de guerre vĂ©cue par les soldats et la population est traduite qui pĂątit de ces coupures. Manifestant le mĂȘme soin visuel que dans ses prĂ©cĂ©dents films, Peter Chan prend cependant Ă contre-pied les chorĂ©graphies esthĂ©tisantes qui caractĂ©risent les grosses productions chinoises actuelles et dĂ©peint sans aucune complaisance l'horreur de la guerre. La destruction des soldats n'Ă©tait pas seulement physique mais psychologique ; l'amitiĂ© n'a pas vraiment sa place dans ce monde chaotique, comme en tĂ©moigne le destin tragique des trois "frĂšres de sang". Parmi les coupes majeures, on citera la scĂšne de pillage de la ville de Shu, au cours de laquelle Pang condamne Ă mort trois adolescents. Des jeunes soldats dont Er-Hu prend farouchement la dĂ©fense. Dans la version française, on ne comprend pas trĂšs bien ce que Pang leur reproche, si ce n'est de lui avoir dĂ©sobĂ©i. Leur crime a tout simplement Ă©tĂ© coupĂ© au montage. Ainsi dans la version chinoise, les trois adolescents ne se contentaient pas de piller la ville sous la suggestion d'un rival de Pang mais violaient aussi deux jeunes femmes. Si la condamnation Ă mort paraĂźt tout de mĂȘme cruelle, force est d'admettre que la dispute entre Pang et Er-Hu prend un autre sens Er-Hu qui apparaĂźt comme un ĂȘtre pur dans le montage français dĂ©fend ici ce que l'on appelle aujourd'hui "le viol comme arme de guerre", qui consiste Ă souiller un pays en souillant ses femmes - en plus de servir d'exutoires aux soldats. Un crime dĂ©noncĂ© de nos jours par Amnesty cette preuve d'ambiguĂŻtĂ© d'Er-Hu le rend d'autant plus attachant, car plus humain ancien bandit, peu Ă©duquĂ©, il dĂ©fend ce qu'il lui reste de sa "culture", si critiquables soient certains aspects. De son cĂŽtĂ©, Pang dĂ©fend la discipline et l'esprit militaire et ne supporte pas de voir des civils, hommes ou femmes, ĂȘtre opprimĂ©s de la sorte. En dĂ©pit de leur comportement odieux, les trois jeunes accusĂ©s forcent la compassion lorsqu'ils supplient Pang de ne rien dire Ă leurs mĂšres. Leur geste souligne en outre la destruction de leurs repĂšres moraux et leur besoin de violenter plus faible qu'eux suite au traumatisme de la bataille. En somme, cette scĂšne est trĂšs certainement celle qui suscite les sentiments les plus contradictoires de tout le film. L'autre coupe la plus significative concerne le siĂšge de Suzhou, beaucoup plus dĂ©veloppĂ© dans le montage chinois et mettant davantage l'accent sur la folie qui guette les assiĂ©gĂ©s comme les soldats planquĂ©s dans les tranchĂ©es. On assistait notamment Ă l'agonie d'un jeune soldat de Suzhou tombĂ© sur le champ de bataille. Un moment pĂ©nible qui s'Ă©tendait sur des minutes entiĂšres, pendant lesquelles le garçon hurlait, pleurait, chantait, provoquait ses ennemis, jusqu'Ă ce que l'un des hommes de Pang devienne vĂ©ritablement hystĂ©rique. Un passage rĂ©duit Ă dix secondes dans la version sortie en France. Soulignons enfin les coupes relatives au personnage de Lian Xu Jinglei, l'Ă©pouse d'Er-Hu qui le trompe avec Pang. Les Ă©treintes amoureuses un peu brutales entre la jeune femme et le gĂ©nĂ©ral campĂ© par Jet Li ont Ă©tĂ© Ă©dulcorĂ©es. Le monteur amĂ©ricain a-t-il eu pour instruction de cibler le film vers un public familial ? BILAN En rĂ©sumĂ©, la version internationale se dĂ©barrasse des Ă©lĂ©ments suivants - les plans les plus violents, - les scĂšnes montrant de la maniĂšre la plus viscĂ©rale la laideur de la guerre agonie, viol, etc., - les dilemmes moraux les plus dĂ©chirants la dispute autour des deux adolescents violeurs ; - les scĂšnes d'adultĂšre explicites entre Pang et Lian. Le rĂ©sultat est un film mais moins bien rythmĂ©, n'en dĂ©plaise au monteur Chris Blunden, mais surtout un tableau plus simpliste du contexte de guerre. Dans la mesure oĂč les coupes sont ciblĂ©es sur les moments les plus dĂ©rangeants, nous pouvons donc bel et bien parler de Censure, mĂȘme si ses motivations sont certainement purement commerciales. Le problĂšme est que les cinĂ©astes hongkongais ne se choquent mĂȘme pas de ces remontages scandaleux puisque le systĂšme des versions multiples existe en Asie depuis toujours entre Hong Kong, la Chine, Singapour ou encore Taiwan, les critĂšres de la Censure diffĂšrent. Citons le cas d'Une Balle dans la TĂȘte de John Woo, dont il existe un nombre incalculable de versions Ă travers le monde, le public français Ă©tant certainement l'un des mieux lotis de tous. Toujours du cĂŽtĂ© de John Woo, Les Trois Royaumes est comme on le sait sorti en Occident dans une version "2 en 1", au mĂ©pris total de la gestion du rythme et du dĂ©veloppement personnages. Le dilemme est donc de taille faut-il vraiment continuer Ă souhaiter dĂ©couvrir les films en salles si c'est pour avoir la mauvaise surprise de voir versions tronquĂ©es, lĂ oĂč les direct-to-video arrivent en version intĂ©grale ?
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